Exposition

Contracolonia : sur les traces de la colonisation

Ninin

15 sept 15 oct 2022

Vernissage en présence de l’artiste le jeudi 15 septembre.

Exposition du 15 septembre au 15 octobre 2022

Ninin est un artiste peintre argentin né à Cordoba en 1990. Dès l’âge de 12 ans, il apprend la peinture en rejoignant l’atelier de Marta Milani et sa première exposition personnelle se tient en 2010 en Argentine. Il participe ensuite à diverses expositions et projets artistiques au Brésil, en Uruguay puis en France.


C’est d’ailleurs à Paris qu’il décide de s’installer en 2014 et cet éloignement de ses racines agit comme le véritable catalyseur d’une recherche profonde d’identité. Cela l’amène naturellement à s’interroger sur le passé et l’héritage colonial du continent sud-américain ainsi que sur les impacts de la colonisation : cela posera dès lors les bases d’un travail qui s’inscrit viscéralement dans sa démarche artistique. Car si la colonisation par les pays européens puis par les Etats-Unis a pris fin avec l’accession à l’indépendance de la plupart des pays du continent, celle-ci a souvent laissé la place à une mainmise économique et culturelle étrangère qui se révèle largement aussi préjudiciable en ce qu’elle continue d’ostraciser les peuples autochtones, premières victimes de ces phénomènes. C’est en réaction à cette oppression que le projet Contracolonia de Ninin voit le jour en 2019 : d’abord sur les murs de Paris puis dans l’enceinte de la toute jeune galerie Wawi, l’artiste présente une relecture des icônes culturelles européennes symbolisant la résistance des populations locales face à cette colonisation du continent sud-américain.


Afin d’approfondir les problématiques issues de ce colonialisme persistent et nourrir sa réflexion artistique, Ninin décide de partir fin 2021 pour un périple de six mois à la rencontre de peuples indigènes du Mexique, du Guatemala, de l’Équateur, du Pérou et d’Argentine. Sur place, il ne peut que constater l’ampleur des dégâts causés par cet impérialisme économique et culturel en échangeant avec les premiers concernés sur leurs conditions de vies et l’oppression dont ces peuples sont toujours victimes aujourd’hui. Sur place, il laissera également des traces de son passage pour dénoncer cette oppression : de manière ironique, Ninin s’approprie ainsi les œuvres d’artistes des XIXe et XXe siècle qu’il détourne sur les murs des villes et villages visités, en y intégrant les causes des problèmes actuels vécus par ces populations locales – à l’image du train Maya traversant le célèbre tableau d’Edvard Munch qu’il réalisera sur un mur de Tulum au Mexique.

De retour en France, et dans ce qu’il voit aujourd’hui comme un acte de résistance culturelle et artistique, Ninin présente à la galerie ERBK une vingtaine d’œuvres originales dans lesquelles il continue sa revisite des classiques de l’art européen et nord-américain : en y apportant sa touche personnelle, il donne ainsi une tonalité résolument sud-américaine à ses œuvres et, par un subtil retournement de point de vue, il invite dés-lors le public à s’interroger sur les conséquences profondes de la colonisation face à ces ‘’icônes sud-américanisées’’.