Poésie

Être poète en trois langues

Miguel Ángel Cuevas, traductions, commentaires

25 juin 2024 à 19h

Présentation de Tripyque et de la collection Les langues du poème

Dialogue sur la poésie en trois langues, entre Miguel Ángel Cuevas, Michèle Gendreau-Massaloux et Marc Cheymol à l'occasion de la parution de Triptyque (éditions Éliott), dans la collection Les langues du poème, qui accueillera plusieurs poètes latino-américains.

 

Triptyque inaugure la collection Les langues du poème, qui accueillera plusieurs poètes latino-américains (César Moro, José Lezama Lima, Gerardo Deniz...) Cet ouvrage se compose des trois derniers recueils de Miguel Ángel Cuevas (Alicante, 1958), tous publiés en Italie, simultanément en castillan et en italien : Écrire le creux (Escribir el hueco / Scrivere l’incàvo, 2011), Pierre – et crue (Piedra – y cruda / Pietra – e cruda, 2015) et Postuma (2021). Comme toute l’écriture poétique bilingue de l’auteur, l’auto-traduction qu'il pratique configure deux parcours, autonomes et interdépendants, de la création poétique : les ‘originaux’ en espagnol sont une ébauche des poèmes en italien, qui à leur tour deviennent des ébauches de la version castillane. Il ouvre ainsi une réflexion sur une création en continuel devenir, proposant de nouvelles versions à mesure des rééditions de ses poèmes.

 

Miguel Ángel Cuevas s'est intéressé très tôt à la littérature romanesque et à la poésie latino-américaines (compte rendu de Narrativa y crítica de nuestra América de Joaquín Roy), en particulier à Luis Cernuda et à Alejo Carpentier. Il a publié plusieurs articles dans les revues de la Universidad Autónoma de Nuevo León (Cathedra y Armas y Letras) au Mexique, sur la littérature italienne, d'Angelo Poliziano à Pier Paolo Pasolini, dont il est par ailleurs le traducteur en espagnol. De son propre aveu, les premières voix poétiques qui ont résonné en lui sont celles de César Vallejo et de Miguel Hernández, réunissant ainsi influence de l'Espagne à celle de l'Italie dans une création poétique originale : Celebración de la memoria (1987; nouvelle version, Memoria, 2013), Manto (1990), Incendio y término (2000), Silbo (2001), Escribir el hueco (2011), Modus deridendi (2014), Piedra – y cruda (2015), Postuma (2021). réunis dans une anthologie récente: Traza / Traccia (2024). Il est aussi le traducteur en espagnol de Vincenzo Consolo et de Luigi Pirandello, et en italien de Jorge Oteiza et de José Ángel Valente. Il est professeur de littérature et linguistique italienne à l’Université de Séville. Michèle Gendreau-Massaloux a enseigné la littérature d'Espagne et des pays d'Amérique latine. Ancien recteur d'Académie et de l'Agence Universitaire de la Francophonie, elle a traduit Luis de Góngora, Fable de Polyphème et Galatée, Paris, José Corti, 1990. et Baltasar Gracián, La Pointe ou l’art du génie, Paris, L’Age d’Homme, 1983 (en collaboration avec Pierre Laurens). Marc Cheymol a enseigné la langue, la littérature française et comparée à l'Université Nationale Autonome de Mexico. Spécialiste de Miguel Angel Asturias, il a publié de nombreux articles et études sur la littérature latino-américaine, caribéenne et française du XXe siècle, dans des revues mexicaines et françaises.