Sciences humaines

1968

Ludivine Bantigny - Alain Schnapp - Benjamin Stora

03 mai 2018 à 20h

Rencontre à l'occasion de la parution de leur livre

Journal de la commune étudiante de Alain Schnapp et Pierre Vidal-Naquet, Seuil

Publié par Pierre Vidal-Naquet et Alain Schnapp pour la première fois en 1969, quelques mois seulement après le soulèvement étudiant, ce livre rassemble un extraordinaire ensemble d’archives. Les deux historiens, fortement impliqués dans le mouvement, ont collecté et trié parmi plusieurs milliers de documents les 362 textes (tracts, pamphlets, articles, notes) commentés et reproduits ici. Ils expriment les mille facettes d’une irruption historique qu’Edgar Morin a appelée la « Commune étudiante ». Ils sont situés, reliés dans ce qui fait leur profonde unité politique afin qu’apparaisse dans toutes ses dimensions le tumulte qui a secoué la France pendant sept semaines, avec ses racines, ses inspirations, ses prolongements. Voici donc le dossier raisonné du mouvement étudiant, le livre blanc d’une révolte qui faillit s’achever en révolution.

Un document sans équivalent préparé au cœur de l’action par deux historiens engagés.

Cette troisième édition du Journal de la Commune étudiante est enrichie d’une nouvelle préface de Pierre Sorlin et d’une postface d’Alain Schnapp.

Historien et archéologue, né en 1946, Alain Schnapp est professeur émérite d’archéologie grecque à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne. Durant les années 1960 il a été membre de divers mouvements de gauche et du syndicat UNEF de la Sorbonne.

Historien, directeur d’études à l’EHESS, Pierre Vidal-Naquet (1930-2006) a été l’auteur de nombreux ouvrages qui ont renouvelé l’histoire de la Grèce ancienne. Militant engagé contre les guerres coloniales, il a publié des essais majeurs sur la torture en Algérie et sur l’imposture des négateurs de la « solution finale ».

 

1968. De grands soirs en petits matins de Ludivine Bantigny, Seuil

À partir d’un travail dans les archives de toute la France, pour beaucoup inédites, Ludivine Bantigny restitue l’énergie des luttes, des débats, des émotions et des espoirs portés par les acteurs de 68 : toutes celles et tous ceux – ouvriers, étudiants, militants mais aussi danseurs, médecins, paysans, artisans, poètes d’un jour, et les femmes à parts égales avec les hommes – qui ont participé au mouvement. Elle s’intéresse aussi à « l’autre côté » : la police, le pouvoir et les oppositions à la contestation.
Son livre s’attache au vif des événements : à la diversité de leurs protagonistes plus qu’aux seuls porte-parole désignés, à leurs pratiques plus qu’à la rhétorique dont on les a ensuite enveloppés, à la grève qui met le temps en suspens. « Les événements » : si la formule est restée vague faute de pouvoir à coup sûr qualifier ce qui s’était passé, du moins a-t-elle le mérite de revenir précisément aux faits, aux projets, à l’inventivité, à tout ce qui a été imaginé, de grand et de petit, pour réellement « changer la vie ».

Ludivine Bantigny est historienne, maîtresse de conférences à l’université de Rouen Normandie. Ses recherches portent sur les engagements politiques et la conscience historique au XXe siècle. Elle a notamment publié La France à l’heure du monde. De 1981 à nos jours (Seuil, 2013 ; « Points Histoire », 2018).

Benjamin Stora, historien, professeur des Universités et président du conseil d’orientation du Musée national de l’histoire de l’immigration, est l’auteur de très nombreux ouvrages, dont, chez Stock : La Dernière Génération d’octobre (2003), Les Trois Exils. Juifs d’Algérie (2006), Les Guerres sans fin (2008) et Les Clés retrouvées (2015).

 

68, et après. Les héritages égarés de Benjamin Stora, Stock

« Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de déliquescence, cinquante ans après, du “soleil” de 68 au crépuscule du PS ? » se demande Benjamin Stora. De cette question est né ce livre, écrit en témoin et historien. Stora appartient en effet à ce courant de l’après-68 qui, après s’être engagé dans l’extrême gauche trotskiste, est entré au Parti socialiste.
Il revient sur cette histoire à travers la sienne : l’engagement révolutionnaire vécu comme une libération en arrivant d’Algérie, puis l’entrée au PS, en 1986, avec l’illusion d’y poursuivre les mêmes batailles politiques. Un drame familial l’éloignera
finalement du militantisme. Benjamin Stora porte un regard lucide sur ce qu’il n’a pas toujours vu en temps et en heure : les erreurs ou les dérives de certains. Cet examen de parcours est ponctué de rencontres, avec Jospin, Cambadélis ou
Mélenchon.
Au-delà des souvenirs et des anecdotes surprenantes, ce livre offre une analyse éclairante sur la façon dont le Parti socialiste a d’abord « absorbé » les aspirations de 68 à changer la vie, avant de les étouffer. Pour finir lui-même à bout de souffle.

 

En association avec la Librairie Gallimard