In memoriam

Antonio Seguí

11 janv 1934 26 fevr 2022

Je suis pour la mondialisation de l’Humour ! En art aussi, cela pourrait nous sauver...  Antonio Seguí

Le peintre et sculpteur argentin Antonio Seguí, figure majeure de la scène artistique latino-américaine, installé en France depuis les années 1960, s’est éteint le 26 février à Buenos Aires. Créateur des mythiques petits hommes à chapeau qui peuplent son œuvre, Antonio Seguí est l’auteur d’une œuvre foisonnante et protéiforme, de peintures, sculptures, estampes, et gravures qui illustrent une vision ironique de la société, imprégnée d’humour mordant, de nostalgie, et de poésie. Tous les jours à sa tâche, il disait volontiers  « Je ne vois pas quoi faire d’autre que travailler ».

 

Né en 1934 à Córdoba, Argentine, Seguí a été l’objet de quelques 200 expositions individuelles en France et dans le monde. Le Centre Pompidou lui avait consacré en 2005 la première rétrospective, en France, de ses œuvres sur papier mettant « en lumière une œuvre où humour et poésie défient tous les styles préétablis ». En 2019, il présentait une exposition d’un ensemble  d’œuvres graphiques sur papier à la Bibliothèque nationale de France,  à laquelle il venait de faire don d’un demi millier d’entre elles, -estampes, portfolios, livres illustrés-.

 

Grand voyageur, Il s’était définitivement installé à Paris, puis à Arcueil, en 1963. Amateur passionné d’art précolombien et africain,  il avait soigneusement assuré la sélection des pièces de sa collection qui furent motif de l’exposition A Vous de Faire l’Histoire à la Maison de l’Amérique latine en 1998.

 

Antonio Seguí a été promu au grade d’officier dans l’ordre des Arts et des Lettres, et était membre de l’Académie européenne des sciences, des arts et des lettres.

 

Il n’y a pas d’Ailleurs pour qui ne part d’aucun Ici. Pas de dérive féconde sans que paraisse l’immobile Temps. Ce qui bouge et change, c’est cela même qui demeure. Voici le monde d’Antonio Seguí :  l’alliance des racines multiples et de l’étendue elle aussi démultipliée. Une géographie tutélaire et illimitée.  Edouard Glissant