Arts

Lisières

David Solis

Catalogue de l'exposition

L’éblouissante anxiété de la matière

Alain Rouquié

 

Ce matin est le premier jour du monde 

Isthme

D’où l’on voit simultanément tous les astres du ciel

Et toutes les formes de la végétation

Blaise Cendrars. Le Panama ou les aventures de mes sept oncles

 

Orfebre, tú,

O herrero,

vulcanizas

el límite hasta un cielo donde la cicatriz o triza ya no hace guiños

a los espectros

de la perspectiva

Edison Simons. Mosaico XXI

 

David Solís, peintre panaméen, installé en France exerce aux pinceaux son regard éloigné de son pays des deux rives Atlantique et Pacifique. Il nous trouble la vue, nous éblouit ; c’était l’effet que produisait à Blaise Cendrars la lecture, par sa mère, des lettres récits -des aventures de ses sept oncles- dans son poème intitulé Panama. De cet éblouissement naquit la poésie. De l’éblouissement de Solís naissent les tableaux de Solís qui nous éblouissent.

Et surgit, pour le dire avec les mots du poète panaméen Edison Simons, la zozobra/o zigzag/de la materia que se busca. Mosaico XXI.

La juste sélection opérée par Christina Chirouze Montenegro nous montre un peintre en pleine possession de ses moyens, un ensemble de pièces d’une facture dont l’extrême virtuosité non seulement ne nuit pas mais s’inscrit dans la volonté du peintre de nous faire partager la perfection absolue d’un regard auquel rien de ce qu’il voit n’échappe.

Deux Océans, deux hémisphères, le ciel et la terre, la forêt et l’eau, le paysage et l’esprit : les tableaux de David Solís disent tous l’inextricable du monde et nous fascinent comme au premier jour.

Voilà ce que l’oncle panaméen Solís nous apprend.