Exposition

Cárdenas, Mon ombre après minuit

Œuvres sur papier - Œuvres sculptées

07 sept 2021 15 déc 2021

Commissaire : Elena Cárdenas Malagodi, assistée d'Atawal Cárdenas

 

 

Réouverture de l'exposition consacrée au grand artiste cubain Agustín Cárdenas (1927-2001). 

 

Cette exposition Mon Ombre après minuit a pour objectif et particularité de montrer un vaste ensemble d'œuvres graphiques sur papier de l'artiste célébré comme sculpteur, œuvres inédites qui pour la plupart n'ont jamais été montrées auparavant. 

Si Cárdenas est internationalement reconnu parmi les grands sculpteurs du 20e siècle, on sait moins qu’il fut tout autant un dessinateur accompli, comme d'autres grands artistes avant lui - on pense à Giacometti - pratiquant le dessin quotidiennement, tout entier attaché à sa quête obsessionnelle de la forme et du mystère profond de la matière. C’est ce que la Maison de l’Amérique latine et la commissaire Elena Cárdenas Malagodi, à qui nous rendons ici hommage (1936-2021), ont souhaité mettre en évidence dans cette exposition titrée ainsi Mon ombre après minuit d’après une sculpture-totem noire et blanche, en bois et plus tard en bronze. Celle-ci accueille à l'entrée le visiteur, est l'âme du poète, est symbole de l'union du dessin et de la sculpture chez Cárdenas.

Ainsi, toute sa vie, Cárdenas n’aura de cesse de dessiner, spontanément, à toute heure, et sur toutes sortes de supports. Le dessin ne se sépare jamais de l'acte de sculpter, les deux pratiques se rejoignent dans un corps à corps perpétuel, entraînant métamorphoses des matières et des formes, énergies et flux ininterrompus. Une centaine de dessins, gouaches, peintures et quelques sculptures en attestent, réalisés pour l’essentiel à Paris, où l’artiste cubain résida à partir de 1955.

Biography

Né à Matanzas (Cuba) en 1927, Agustín Cárdenas dessine compulsivement dès son plus jeune âge. 

Entre 1943 et 1949, il étudie à l'Académie des Beaux-arts de San Alejandro. Arrivé à Paris en 1955, il s’installe à Montparnasse. Il sera aussitôt révélé par André Breton, séduit par son œuvre spirituelle, poétique et sensuelle.  Il sera vite intégré au dernier groupe des Surréalistes et participera à de nombreuses expositions à leurs côtés. Abandonnant sa formation classique, l’artiste retrouve avec eux ses racines africaines et peut donner libre cours à l’érotisation de son œuvre. Le lyrisme charnel de ses sculptures lié au primitivisme des origines se mêlant aux rites animistes donnent à son œuvre un caractère universel. Il travaille principalement le bois, mais aussi le marbre, le bronze, le plâtre.

Ses sculptures sont tout en arrondis lisses et courbes évocatrices des formes féminines, laissent voir la force des symboles. 

De 1956 à 1997, il participe à des dizaines d’expositions personnelles et de groupe. Il expose régulièrement dans la légendaire galerie Le Point Cardinal.  À partir de 1968, il vit et travaille à Meudon-Bellevue et dans son atelier à Nogent-sur-Marne, ainsi qu’au Canada, en Autriche, au Japon, produisant des pièces monumentales dans le cadre de symposia internationaux de sculptures monumentales, en Israël et en Corée. Il séjourne souvent en Italie, à Carrare pour y sculpter le marbre, et à Pietrasanta, où sont fondues ses sculptures en bronze. En 1994 il retourne vivre à la Havane où il finira ses jours. Il meurt en 2001 et est enterré au cimetière Montparnasse.

Il fut l’ami des peintres Wifredo Lam, Joaquim Ferrer, et de l’écrivain et poète Edouard Glissant, tandis que de nombreuses autres figures littéraires telles qu’André Breton, José Pierre, André Pieyre de Mandiargues, Jean Leymarie, Emile Langui, Alain Jouffroy – et Glissant toujours - lui ont consacré leurs plus beaux textes.

Il reste l’un des maîtres de la sculpture moderne, au même titre que Brancusi, Arp, Henry Moore et Giacometti. Aujourd’hui il est représenté par la galerie Mitterrand, Paris et la galerie Almine Rech (Paris, Bruxelles, Londres, Shanghai, New York).