Cette rencontre est une invitation à regarder et repenser le corps des femmes, des homosexuel.le.s, des plantes, des trans et des indigènes en partant de leurs représentations dans l’Amazonie contemporaine à travers la peinture, la photographie et la performance. Par-delà le dualisme erroné nature/culture élaboré jadis en Occident, l'Amazonie est un espace du vivant pluriel qui occupe quasi les 2/3 du territoire péruvien et qui n'est "ni une réserve de la biosphère, ni un réserve de la différence".

 

Christian Bendayán, artiste de l'Amazonie urbaine qui a représenté le Pérou lors de la dernière biennale de Venise, Florence Goupil, photographe franco-péruvienne qui s'intéresse aujourd'hui à la résistance des communautés indigènes Shipibo-conibo contre le COVID19 grâce à leur savoir ancestral sur les plantes médicinales, et Kay Zevallos Villegas, performeuse et danseuse originaire de Iquitos actuellement en résidence à la Cité Internationale des Arts avec la fondation Daniel et Nina Carasso *, échangeront sur ce sujet en croisant leur regard sur et depuis l'Amazonie.

 

Christian Bendayán (Iquitos, Pérou, 1973) a réalisé de nombreuses expositions et a participé à différentes biennales et triennales internationales. Il a publié plusieurs ouvrages et organisé plusieurs expositions sur l’art d’Amazonie au Pérou et à l’étranger. Lauréat du premier prix du concours Passeport pour un artiste et du Prix National de Culture dans la catégorie Créativité, il a dirigé l’Institut National de Culture de Loreto (2010) et co-fondé la foire internationale de Lima (2013-2016) dont il assurait la direction artistique. Il a été fondateur et directeur de Bufeo Amazonía + Arte (2015-2018), un projet consacré à la recherche, la promotion et la gestion de l’art d’Amazonie. En 2019, son exposition Indiens anthropophages représente le Pérou à la 58ème biennale de Venise.

 

Florence Goupil, photojournaliste franco-péruvienne basée au Pérou, est actuellement exploratrice à la National Geographic Society. Elle a commencé ses études en histoire de l'art à l'Université Denis Diderot à Paris puis a poursuivi à l'École Supérieure des Beaux-Arts de Rennes, où elle obtient un diplôme en Multimédia et Design Éditorial. Elle travaille entre les Andes péruviennes et la jungle amazonienne. Ses photographies ont été exposées à l'ICP (New York) et publiées dans National Geographic, Polka Magazine, PhMuseum et d'autres médias internationaux. En 2020, Florence a été nominée pour la Masterclass Joop Swart, elle est devenue National Geographic Explorer, et elle a reçu la bourse de reportage Getty Images 2020.

 

La performeuse et danseuse péruvienne Kay Zevallos Villegas vit et travaille actuellement en France. Diplômée comme interprète de l’Université des Arts (UNA) à Buenos Aires et de l’université de Nanterre comme metteuse en scène et dramaturge, elle explore « l’entrecroisement de la stratification des mémoires individuelles et collectives, issues du croisement entre tradition et modernité dramatique et rituelle. [Kay Zevallos Villegas inscrit ainsi son travail] dans une réflexion sur les échanges esthétiques entre Europe et Amérique latine. » (Jean-François Dusigne) Elle a fondé la compagnie Création Siento qui a notamment créé en septembre 2018, l’œuvre Lettres Péruviennes au Théâtre du Soleil. Ses dernières vidéos-installations et performances Madame Péruvienne, la préparation du sacrifice (2018) et La Glorieta (2019) ont été sélectionnées dans le cadre de ART-CAPITAL au Grand Palais. Elle est actuellement résidente à la Cité Internationale des Arts, lauréate du programme Fondation Daniel et Nina Carasso & Cité internationale des arts.

 

Claire Luna est critique d’art et commissaire d’exposition. Elle a imaginé cette rencontre lorsqu’elle était résidente à la Cité Internationale des Arts, lauréate du programme de résidence « Centre national des arts plastiques & Cité internationale des arts ».

Collaboratrice du numéro spécial sur l’Amérique latine d’Artpress avec notamment un article sur la scène artistique contemporaine au Pérou, Promesses péruviennes, et autrice d’un papier sur le même sujet pour l’hebdo du Quotidien de l’art ainsi que d’une recherche de maîtrise sur L’entrée dans le modernisme de l’art péruvien au 20e s. soutenue à la Sorbonne Paris 4, elle a publié ses Chroniques péruviennes pour Artpress depuis sa résidence d’écriture Al lado à Lima – Pérou, chez le couple de collectionneur.e.s Ginette Lumbroso et Alberto Rebaza. Le quotidien français Le Monde lui a récemment consacré un portrait en honneur à ce lien si particulier qu’elle entretient avec le Pérou depuis bientôt une vingtaine d’années.