Philosophie

Séminaire Dialogues philosophiques

Luz Maria Lozano & Rossana Cassigoli

08 oct 2019 à 19h

Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

Conférences de Rossana Cassigoli (UNAM, Mexico) "Exil et symptôme, le phénomène de l’écriture testimoniale" et Luz Maria Lozano Suárez (Universidad del Atlantico) "Justice réparatrice en Colombie et gouvernementalité néolibérale"

 

Le livre de Rossana Cassigoli dont est issue la conférence, L’Exil comme symptôme. La littérature et ses sources (Chili, Metales pesados, 2016) propose d’aborde le sujet de l’exil à partir de deux perspectives distinctes mais convergentes. D’une part, la chronique littéraire de l’expérience historique familiale – qui travers deux événements marquants du XXe siècle : le génocide nazi et la dictature militaire chilienne – et d’autre part, la réflexion éthique de l’autobiographie en tant que genre testimonial d’un fait fragmentaire ayant une valeur démonstrative.

 

Rossana Cassigoli Salamon est Docteur en anthropologie (Instituto de Investigaciones Antropológicas de la UNAM, México, 2002), ses recherches portent sur l’anthropologie philosophique, la théorie de la culture, l’herméneutique de la mémoire et l’épistémologie de l’exil. Elle a écrit, entre autres : Pensar lo femenino. Un itinerario filosófico hacia la alteridad (Barcelona:Anthropos, 2008) ; Morada y memoria. Antropología y poética del habitar humano (Barcelona, Gedisa, 2011), et El exilio como síntoma. Literatura y fuentes (Chile: metales pesados, 2016).

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La conférence de Luz Maria, part du rappel de Foucault et de sa critique du néolibéralisme qui ne corrige pas les effets du marché sur la société. Il n’est pas un contrepoids entre la société et les processus économiques. Les mécanismes de compétitivité jouent le rôle de régulateurs. C’est pourquoi Foucault dit que la gouvernementalité néolibérale n’est pas un gouvernement économique, mais au contraire un gouvernement de société. Nul ne peut être exclu du jeu économique, l’État doit alors veiller à ce que tous les individus soient souscrits dans cette sorte de contrat. On doit assurer la non-exclusion de l’individu dans le jeu économique. Les sujets, selon l’analyse qu’ils peuvent faire eux-mêmes comme projet de vie, doivent choisir à tout moment ce qui leur est bénéfique en termes économiques, en évaluant les risques, y compris les risques psycho-sociaux. Cela va dès une analyse des potentialités des individus à la possibilité de voir comment ils peuvent résoudre des problématiques de leur contexte, peut-être dans le sens de la psychologie cognitive contemporaine. La question la plus importante qui se pose aux individus sera de savoir quel travail ils doivent faire pour être innovateurs, pour être producteurs, pour obtenir des salaires et pour faire partie du marché. La justice pour ce que nous avons vu n’échappe pas au jeu économique. Les victimes obtiennent réparation mais prétendent faire partie du capital humain d’un pays comme la Colombie.

 

Luz Maria Lozano Suárez est enseignante à l’Universidad del Atlántico (Barranquilla-Colombia). Philosophe, artiste dramatique, master en éducation, doctorante en philosophie de l´Université Paris 8. Membre du LLCP. Jeune chercheuse du Laboratoire de recherche AMAUTA-Catégorie B COLCIENCIAS.

 

Avec, en qualité de répondants, Gisele Amaya del Bo (Paris 13), Louise Ferté (INSPE Lille, laboratoire RECIFES), et Tuillang Yuing (Fondecyt-Chile)