Psychanalyse

Psychanalyse et Transferts culturels

Littérature, affects, psychanalyse

13 nov 2019 à 21h

Autour du livre de Jean-Michel Rabaté Rire au soleil (éditions Campagne Première, 2019). En compagnie de l'auteur et de Geneviève Morel, Naomi Toth et Diana Kamienny Boczkowski.

Freud a très tôt interrogé le lien entre les affects et la représentation. Cette articulation est présente dans La psychopathologie de la vie quotidienne et dans toutes les études des formations de l’inconscient. Les liens de ces représentations avec le rire, l’ironie, le comique ont été décrits par Freud. Plus tard, dans son œuvre l’angoisse occupe une place grandissante. Lacan donne lui aussi place aux affects au point de consacrer tout un séminaire à l’angoisse. Les liens entre les affects et le corps, les affects et le réel ont été abordés dans sa théorie, qui fait l’objet du travail de J.-M. Rabaté. Il part d’une image de Virginia Wolf qui affirme que nous sommes tous des ouvres d’art mais qu’elles sont dépourvues d'auteurs pour explorer sa vision d’un "art qui soit capable de relier tous les êtres humains".

ll s’agirait donc de réconcilier le tournant linguistique de la psychanalyse entamé par Freud et poursuivi par Lacan avec une nouvelle ontologie prenant appui sur le corps pour en tirer un concept crucial, celui d’affect. Thème central que J.-M. Rabaté abordera d’abord par le biais du rire, puis par d'autres affects lacaniens tels qu’ils sont mis en scène chez Joyce et Blanchot.

Jean-Michel Rabaté, Professeur de littérature anglaise à l’université de Pennsylvanie (Philadelphie), un des responsables du Journal of Modern Literature, co-fondateur de Slought Foundation, membre de l’American Academy of Arts and Sciences, est l’auteur de 25 livres et le responsable de plus de 15 recueils d’essais. Ses publications comprennent Introduction toLiterature and Psychoanalysis (2014), Think, Pig! Beckett at the limit of the Human (2016), The Pathos of Distance (2016), et Les Guerres de Derrida (2016), Rust (2017) et Kafka L.O.L. (2017) ainsi que les recueils 1922: Literature, Culture, Politics (2014), After Derrida (2018), New Beckett (2019), et Understanding Derrida/Understanding Modernism (2019). Geneviève Morel, psychanalyste à Paris et à Lille, est ancienne élève de l’ENS (Sciences), agrégée de l’Université (mathématiques), titulaire du DESS de psychopathologie (Rennes), Docteur en psychologie clinique et psychopathologie (Paris 7). Membre du CRIMIC (Université Paris-Sorbonne) et du CFAR (London), elle enseigne à « Savoirs et clinique » à Lille et à Paris, dont elle est la présidente, ainsi que du Collège de Psychanalystes CP-ALEPH. Elle dirige un séminaire clinique à l’UHSA du CHR Lille. Elle est l’auteur de Ambiguïtés sexuelles. Sexuation et psychose (2000), Clinique du suicide (sous la dir. de), Érès (2002); La loi de la mère. Essai sur le sinthome sexuel, (2008), et récemment, Terroristes: Les raisons intimes d'un fléau global (2018). Naomi Toth, maître de conférences en littérature anglophone à l'Université Paris Nanterre, auteure de After Vanessa Place (2017), L’écriture vive: Woolf, Sarraute, une autre phénoménologie de la perception (2017) et le recueil Son et Traduction dans l’oeuvre de Proust (2018). Ses recherches portent sur la représentation de la perception dans le roman expérimental du 20e siècle et sur la manière dont la littérature et les arts documentaires élaborent des conceptions extra-judiciaires de la justice.

 

Dans le cadre du cycle de conférences Psychanalyse et transferts culturels dirigé par Diana Kamienny Boczkowski, psychanalyste et psychiatre.