Sciences humaines

Faut-il se ressembler pour s'assembler ?

Nicole Lapierre

11 mars 2020 à 19h

Rencontre à l'occasion de la publication du livre (Seuil).

En compagnie de l'auteur et de Manthia Diawara, Hélène Frappat et Véronique Nahoum-Grappe.

« Qui se ressemble s’assemble », dit-on. Cette fausse évidence justifie les replis et les rejets. Devons-nous être les mêmes pour vivre côte à côte ? La réponse est non. Ce n’est ni nécessaire, ni souhaitable. Mais l’affirmer ne suffit pas.
Écrit dans un langage clair, illustré de nombreux exemples, ce livre engagé croise anthropologie et politique. Il commence avec le monde enchanté des ressemblances familiales, où la nature est invoquée pour garantir la lignée, et se poursuit avec le mythe de la « famille nationale ».
Deux types de société sont fondés sur la ressemblance. Le premier est radicalement excluant : il impose le rejet des minorités ou, dans un processus totalitaire, leur destruction. Le second est autoritairement incluant : il prône l’assimilation des groupes minoritaires. Les deux perspectives sont dissemblables mais aucune n’accepte les minorités telles qu’elles sont.
Nicole Lapierre défend un comparatisme apte à constater l’évidence des différences sans les hiérarchiser. Elle inverse la proposition : qui s’assemble se ressemble (un peu), sans pour autant perdre sa singularité.

Directrice de recherche émérite au CNRS, Nicole Lapierre a publié son premier livre, La Femme majeure, aux Éditions du Seuil, en 1973, en collaboration avec Edgar Morin et Bernard Paillard. Ont suivi, entre autres, Le Silence de la mémoire (1989), Changer de nom (1995), La famille providence (1997, en coll.), Le Nouvel Esprit de famille (2001), Pensons ailleurs (2004) et Causes communes (2011).

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En collaboration avec l'Institut du Tout-Monde et en association avec la Librairie Gallimard.