Quelle contribution la psychanalyse peut-elle apporter au débat contemporain, dans lequel les mouvements sociaux semblent avoir exclu la politique, dans un sens strict, comme moyen de résoudre les différences ? Des mouvements de masse, sans programmes ni leader – Brésil 2013, France 2018 - dénoncent l'épuisement des formes de la politique traditionnelle. Ils créent de la confusion dans les analyses de la conjoncture et ouvrent un trou dans les projections de ses directions. Ils se produisent dans un monde où l'intolérance et la ségrégation occupent une place centrale dans les relations. La ségrégation alimente les réactions d’injure et, en ce sens, est dans un trou du langage, ce qui témoigne d’une jouissance indéfinissable qui s'est installée en ce lieu. Elle obéit à une logique primaire, définie comme expulsion, qui dissémine l'angoisse et les sensations d'invasion. Ce n'est pas seulement dans les mouvements collectifs, tels que la haine des immigrés. C'est aussi dans les situations de la clinique, dans la difficulté de constitution d'identifications et dans l'insuffisance d'une dialectique. En ce sens, un sentiment de méfiance vis-à-vis des possibilités du langage contamine la prise de position du sujet. Il contamine la politique, dans laquelle la différence historique gauche-droite est perdue. Il affecte également le passage adolescent, lorsque le langage montre une limite, une insuffisance pour nommer une jouissance indéfinissable.

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Dans le cadre du cycle de conférences - débats 2018-2019. Ségrégation : un conflit des jouissances ? proposé par le Cartel franco-brésilien de psychanalyse.

Séance suivante : 3 avril 2019 à 21h.