On pense souvent, quand on évoque la ségrégation, à la ségrégation raciale, qui a pu se maintenir, y compris sous une forme légale, dans plusieurs pays qui se veulent démocratiques. Au-delà de cela, la ségrégation est omniprésente dans notre monde, au point que les psychanalystes peuvent se demander si elle ne témoignerait pas d’un rapport structural à l’Autre qu’ils sont en mesure d’aborder avec leurs propres concepts. Nous nous appuyons sur une réflexion de Lacan qui indiquait que ce que nous rejetons chez l’Autre, c’est son mode de jouissance. Roland Chemama abordera cette question en la menant au point où la ségrégation peut être pensée aussi comme auto-ségrégation : là il ne s’agit plus d’empêcher un groupe social de bénéficier d’avantages qu’ont les autres membres de la société, mais de s’exclure soi-même de ce que l’Autre pourrait nous apporter. Angela Jesuino, pour sa part, partira du constat selon lequel, de toute évidence, la tresse du métissage et du syncrétisme ne suffit plus à faire barrage au déferlement de la ségrégation au Brésil, qui se trouve actuellement aux prises avec une grave crise sociétale, politique et économique. Faillite d’un modèle ? Changement de logique ? Comment essayer d’y lire quelque chose à partir du discours analytique ?

---

Dans le cadre du cycle de conférences proposé par le Cartel franco-brésilien de psychanalyse Ségrégation : un conflit des jouissances.

Séances suivantes : 5 décembre 2018, 6 février, 3 avril 2019 à 21h.