Exposition

Autour de l'exposition Chaupi-Aequator

Visite de l'exposition et rencontre avec les artistes

24 juin 2016 à 18h

En compagnie des artistes Estefanía Peñafiel Loaiza, Julia Rometti, Victor Costales, Rosa Jijón et Santiago Reyes et des commissaires Bernard Marcadé et Santiago Reyes.

Rometti Costales (Nice, 1975 / Minsk, 1974) 

La figure du chaman ou le cube de Necker servent de prétexte à Julia Rometti et à Victor Costales pour signaler avec acuité la problématique liée aux représentations et lectures des récits socio-culturels et politiques du monde. Se nourrissant de l’anthropologie, des forces de la magie berbère ou du savoir chamanique, Rometti et Costales développent une proposition transhistorique. Dans ses installations, différents éléments naturels occupent une place prépondérante, ainsi des roches volcaniques, cactus, pierres magiques ou graines de huayruro permettent de repositionner différentes cosmogonies et de défendre une nouvelle prise de conscience perspectiviste du monde animé et inanimé. Ils affirment : « la lecture de notre démarche demande une compréhension et une relation à la nature comme un espace et un outil politique, où toutes sortes d’entités (humaines et non humaines) deviennent protagonistes d’une bataille idéologique et métaphysique ».

 

Rosa Jijón (Quito, 1968) 

Le terme artiviste (artiste et activiste) pourrait définir la démarche de Rosa Jijón. Elle réalise des interventions urbaines, vidéos, documentaires ou photographies qui transmettent ses préoccupations liées aux problématiques migratoires, sociétales et géopolitiques. Jijón joue sur l’utilisation d’une production symbolique dans un terrain politique et tente ainsi de dépasser la frontière entre le politique et l’esthétique, l’intime et le public. Par son œuvre engagée, elle questionne l’indifférence des sociétés occidentales face aux migrants mais aborde aussi des questionnements de paradigmes telles que la vie paradoxale en Antarctique. Elle développe des pratiques collaboratives et participatives et contribue aux projets d’éducation multiculturelle et de promotion culturelle avec différentes collectifs et communautés.

 

Estefanía Peñafiel Loaiza (Quito, 1978)

À travers une proposition épurée et poétique, Estefanía Peñafiel Loaiza développe une pratique liminale qui joue avec la perception du public. S’exprimant par le biais de la performance, la photographie, la vidéo ou l’installation, Estefanía évolue dans un univers symbolique et indiciel. L’absence, la mémoire ou le déplacement sont des notions qu’elle ne cesse de questionner dans ses recherches plastiques. Estefanía s’obstine à répéter des gestes très simples, parfois absurdes comme lire à l’envers pendant des années des milliers de pages des quatorze volumes de la constitution de son pays, ou effacer sans arrêt, afin d’élaborer à rebours des récits narratifs incongrus. Elle utilise également des matières non conventionnelles pour l’élaboration de ses dessins éphémères. Sa proposition questionne les rapports entre l’espace, la matérialité des objets, la linéarité du temps. 

 

Santiago Reyes (Quito, 1971)

Santiago Reyes développe une proposition centrée sur une poétique des corps dans laquelle il privilégie la performance comme moyen d’expression. Il travaille sur les notions d’incompréhension d’autrui et d’inutilité de l’action. Il s’obstine à placer le corps dansant au centre de ses actions et de sa pratique. Ce corps en mouvement est pour lui le seul moyen d’interpeller, d’établir un contact réel avec l’espace et les gens qu’il rencontre fortuitement. Reyes questionne les interactions et appropriations entre les espaces publics et institutionnels, l’œuvre d’art et le spectateur. Il porte un intérêt majeur aux rapports entre les hommes et la culture, aux frontières entre le public et le privé, ainsi qu’aux constructions interculturelles et symboliques de l’altérité. Il se nourrit d’expériences intimes et personnelles dans l’élaboration de son œuvre.

 

Dans le cadre de l'exposition Chaupi-Aequator, du 25 mai au 20 juillet.