Exposition

Lola Álvarez Bravo

Photographies / Mexique

23 sept 2015 12 déc 2015

Exposition organisée en partenariat avec la Fondation Televisa, Mexico dans le cadre de Photoquai 5e biennale des images du monde.

La Maison de l’Amérique latine présente cet automne la première exposition en France dédiée à Lola Álvarez Bravo (1903-1993), l'une des plus intéressantes photographes mexicaines du XXe siècle. Elle fut une figure-clé de la renaissance artistique qui a suivi la Révolution mexicaine de 1910, tout comme Tina Modotti, Frida Kahlo, Diego Rivera et Manuel Álvarez Bravo, qu'elle épouse en 1928 et avec lequel elle vivra jusqu'en 1934.

Elle consacre pour l'essentiel sa carrière professionnelle au travail documentaire, collaborant notamment avec des agences du gouvernement mexicain, à un époque où peu de femmes peuvent prétendre exercer une activité qui requiert autant de personnalité que d'indépendance.

Également portraitiste, elle photographie des peintres de renom pour le fonds de l'Instituto Nacional de Bellas Artes, et plus largement des figures du monde de l'art et de la culture mexicain. Elle enseigne à l'Académie San Carlos, crée un atelier de photographie et fonde la Galería de Arte Contemporáneo : elle y organisera la seule exposition personnelle jamais consacrée à Frida Kahlo de son vivant. Entre les années 1920 et 1980, elle construit une œuvre photographique dont on mesure aujourd'hui toute la qualité et l’intérêt.

L'exposition de la Maison de l'Amérique latine qui a d'abord été présentée au Circulo de Bellas Artes de Madrid, dans le cadre de PhotoEspaña 2015, réunit un ensemble de tirages provenant des collections photographiques de la Fondation Televisa - des tirages originaux d'époque et des épreuves datant de 1992.

Si elle est inspirée dans ses premiers travaux par le style formaliste d'Edward Weston et de Tina Modotti, mais aussi par l'approche poétique de Manuel Álvarez Bravo, ses photographies les plus emblématiques représentent des scènes de la vie quotidienne mexicaine, en milieu urbain et rural, et font écho au réalisme nationaliste et à l'indigenismo de ses plus proches amis dans le monde de la peinture comme Diego Rivera.

Elle se livre également à l'expérimentation de techniques telles que le photomontage et la photographie murale. Elle utilise la photographie comme outil documentaire, mais celle-ci est aussi pour elle un moyen de donner une dignité aux personnages capturés à travers son objectif.

Comme le souligne James Oles, commissaire de l'exposition, "il est difficile de synthétiser le travail de tout photographe, on peut cependant affirmer que Lola s'est attachée à prendre sur le vif les instants de la vie au jour le jour, dans la rue, aussi bien à Mexico que dans les provinces mexicaines. Ses meilleures images nous montrent des personnages de la ville et des paysans, saisis au moment où ils travaillent, jouent ou se détendent. Lola capturait des moments de grande tendresse, mais elle s’intéressait aussi la violence et à la souffrance, des thèmes qu'elle abordait à travers une distance empathique".