Actualité

Elections présidentielles en Argentine

27 oct 2019

08 oct 2019 à 19h

L’épuisement de l’antagonisme péronisme/anti péronisme ? Batailles électorales et reconfigurations des identités politiques.

Avec : Javier Franze et Dario Rodríguez. Commentaires et conclusions : Isidoro Cheresky et Diana Quattrocchi-Woisson.

Après la présidence de Néstor Kirchner (2003-2007) et de Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015), l’élection du président Mauricio Macri (2015-2019) opère un changement copernicien dans les politiques économiques et sociales. Avec la crise économique de 2018 (hyperinflation, dévaluation du peso et endettement avec le Fonds Monétaire International) le bilan du président sortant semble jouer en sa défaveur. Néanmoins, il décide de se représenter comme candidat à la présidence pour briguer un deuxième mandat, argumentant que les difficultés économiques sont le prix à payer pour « sortir du populisme ». Il choisit pour l’accompagner, comme candidat à la vice-présidence, un péroniste, sénateur pour le Parti Justicialiste depuis 2010, Miguel Angel Pichetto. L’ex-présidente Cristina Kirchner, accusée de corruption et objet de nombreuses procédures judiciaires, même si son élection comme sénatrice en 2017 la met à l’abri de la prison, décide de donner le rôle principal de candidat à la présidence à Alberto Fernandez, son ex-collaborateur et allié, mais farouchement critique de sa gestion à partir de 2008. Elle se réserve toutefois un rôle important mais de deuxième plan : candidate à vice-présidente. La tentative de l’ex ministre d’Economie Roberto Lavagna de rompre avec le passé récent et de trouver une troisième voie, éloignée autant de l’héritage des gouvernements kirchneristes que de la présidence de Macri, avait séduit un certain nombre de personnalités, mais finalement son tandem avec le gouverneur péroniste de la province de Salta, Juan Manuel Urtubey, ne réussit pas à fédérer d’autres traditions politiques. Significativement, les trois formules avec les plus de possibilités d’arriver au deuxième tour des élections présidentielles argentines, présentent des candidats ayant adhéré au Parti Justicialiste. Quant au Parti Radical, qui renouvelle son alliance avec le président Macri, il n’est représenté qu’au niveau des candidats législatifs. Nous essayerons de comprendre les enjeux de ce nouveau rendez vous électoral argentin et d’analyser les différents modèles d’organisation du pays proposés par les principaux candidats.

• Javier Franze, Universidad Complutense de Madrid, Le déclin de l’antagonisme péronisme-antipéronisme et la reconfiguration des identités politiques argentines.

Dario Rodríguez, Paris 4 – Sorbonne Université, La bataille principale ? Les enjeux politiques à la province de Buenos Aires.

Commentaires et conclusions : Isidoro Cheresky, Universidad de Buenos Aires et Diana Quattrocchi-Woisson, CNRS-ISP.